L’histoire de la tasse de thé

[Extrait du livre de Richard]

J’ai décidé de quitter Londres, de quitter le centre de Tai Chi, de quitter mes amis et de partir pour un voyage spirituel intérieur, peu importe où il m’emmènerait. J’avais besoin de repartir à zéro ; de purifier les fondations qui avaient été construites jusque-là, de les laisser s’en aller, d’en reconstruire de nouvelles (en utilisant le Tai Chi Chuan comme manière d’atteindre une vie pure au cœur du monde) et de suivre le chemin spirituel qui s’ouvrait devant moi grâce à Geshe Damcho et son centre bouddhiste. Chaque matin nous nous levions à six heures pour allumer les bougies des offrandes dans la salle de méditation, pour faire le thé, chanter et méditer en groupe jusqu’à sept heures trente. Le petit-déjeuner arrivait ensuite puis, aux alentours de neuf heures trente, je commençais ma pratique du Tai Chi.

Un matin, alors que je me rendais à ma pratique, suivant le conseil que j’avais entendu des années plus tôt sortir du fond de moi, je vis Geshe-la marcher derrière la fenêtre. Il se tourna, me fixa avec un large sourire espiègle et se mit à danser en tournoyant sur un seul pied ; une façon de faire vraiment peu respectable… Nous avons ri tous les deux et avons repris notre chemin. Ça se passait ainsi. J’entendais ses pas descendre les escaliers qui menaient au couloir et à la porte principale. Certaines fois ses pieds tournaient à droite et se dirigeaient vers la cuisine, d’autre fois ils tournaient à gauche vers le porche extérieur mais tôt ou tard il passait devant ma fenêtre, croisait mon regard, mon esprit et mon cœur, me faisait rire et on passait à la suite.

Après un certain temps, il prit goût à m’interrompre brutalement. J’étais profondément occupé, en position alignée, à relâcher des siècles de tensions, lorsque la porte s’ouvrait soudainement et il apparaissait. “Comment ça va ?” me disait-il. “Belle journée n’est-ce pas ?” A propos de tout et rien, parfois on dissertait pendant des heures, et d’un coup il disparaissait… J’avais perdu une de mes heures précieuses de Tai chi ; je restais dérouté mais honoré par cette intrusion…

Au bout d’un certain temps, cela commença à me contrarier. Je ne me permettais pas d’aller le déranger lorsqu’il était occupé à sa pratique alors pourquoi se permettait-il de le faire ? Dès que j’entendais le bruit de ses pantoufles dans l’escalier, ma pratique s’interrompait instantanément à l’idée de la menace d’une interruption. En fait, j’avais juste à entendre ce bruit pour sentir l’énervement monter. Je trouvais cela d’autant plus blessant et perturbant que j’aimais et je respectais cet homme extraordinaire, au grand cœur, au sourire aussi éclatant que le soleil, d’une conscience intensément vivante et radieuse. Quelques jours après ses journées de méditation particulières, il était plutôt chancelant comme s’il avait de la peine à encaisser les choses. Il était difficile de l’approcher, une atmosphère vibratoire l’entourait.

Je me suis dit qu’il s’agissait d’un test. C’était ça ! Et j’avais à chaque fois échoué. La prochaine fois je l’ignorerais, je resterais profondément concentré sur ce que je ferais et je verrais bien ce qui se passerait. Le lendemain j’étais prêt. Prêt à ignorer Geshe Damcho, ce qui n’était pas chose aisée. Cela pouvait être interprété comme quelque chose de profondément irrespectueux envers le maître, le détenteur des enseignements bouddhistes, un de ceux au-dessous desquels je m’étais placé en vivant au Centre. Malgré sa sagesse féminine enjouée et sa chaleur durant les quelques mois de ma présence au centre, j’avais également ressenti son côté ferme et strict. Un jour il entra alors que je pratiquais la forme de l’épée. J’avais une épée en bois en main et il entra avec sa manière habituelle, avec pour différence cette fois qu’il me lança un regard et fit un commentaire sur la façon de tuer quelqu’un puis il s’en alla. Je repris ma pratique.

A mon grand soulagement et malgré tout avec regret, Geshe-La ne réapparut plus ce jour-là, ni le suivant, en fait il n’apparut plus de la semaine, ce qui était fort inhabituel tant ses interruptions étaient devenues fréquentes. Mais quelques semaines plus tard, une fois que je n’y pensais plus, je les entendis.

Ses pantoufles.

Elles montèrent au WC à l’étage, en ressortirent, tournèrent à gauche et descendirent le tapis rouge des escaliers en direction de ma porte. Elles ne se dirigeaient pas vers le jardin, elles arrivaient tout droit, en direction de MA PORTE.

J’étais en plein milieu de la Forme Longue et je tournais le dos à la porte. Elle s’ouvrit. Rien. Il n’entra pas, il ouvrit simplement la porte. Je fis semblant d’être profondément concentré sachant que le flux de la forme me tiendrait à l’écart quelques minutes avant qu’il ne me replace en face de lui. Rien ne se passa. Je commençais à le regretter. Des gouttes de sueur commençaient à couler sous mes bras. Je pouvais les sentir couler sous mon T-shirt. Mes jambes se sentaient creuses, frêles, comme une brindille d’hiver tremblant dans la tempête. J’avais ralenti de plus en plus au point d’atteindre la position de retour. Je pensais “Ah bon, allons-y”.

Au moment où je me retournais, je vis Geshe se penchant en avant avec une telle intensité dans le regard. Je vis deux perles noires et brillantes me regarder profondément. Je m’arrêtai, clignai des yeux, tenu par une force attendue mais quand même complètement surprenante, comme un lapin pris par la lueur des phares. Finalement je vis qu’il était sur le point de dire quelque chose. Je semblais avoir été figé dans la posture du Fouet Simple depuis des lustres. Mes épaules me faisaient mal et j’étais trempé.

“Je pense que tu ferais mieux de faire une tasse de thé” dit-il avec dédain. “Ca serait vraiment mieux pour toi que ça.” Il agita sa main en direction de ma place de pratique. Il ferma la porte. Quand ses pantoufles redescendirent l’escalier, j’étais toujours dans la même posture, clignant des yeux et de l’esprit.

Ma première réaction fut celle d’un choc total. Un choc absolu. Voici qu’une des personnes que je respectais le plus au monde me dit que la chose qui est la plus sacrée pour moi n’est pas mieux que de faire une tasse de thé ; qu’en fait, faire une tasse de thé est mieux. La deuxième fut une colère totale. J’étais furibond. J’avais envie de sortir en trombe et d’aller l’étrangler. La troisième fut “OK, alors je me fais moine. Je me fais ordonner.” Mais la suivante me fit me demander ceci : “oui mais qu’adviendra-t-il des personnes à qui je vais enseigner ce soir ?” Au moment où j’entrais dans la salle, allais-je leur dire “Désolé les gars, nous aurons juste une tasse de thé ce soir. C’est comme ça, c’est la seule chose que nous allons faire. C’est bien mieux que le Tai Chi.” Voilà la gamme d’émotion qui me traversait, bang bang bang bang. Mettez-vous à ma place. Comment vous sentiriez-vous ?

Après cela, j’ai continué à pratiquer et à enseigner mais cette phrase me rongeait. Elle était gravée en moi. “Que fais-tu – Tu ferais mieux d’aller faire une tasse de thé. Tu crois que tu joues à quoi ? ” Je suis juste resté ainsi (une des choses que je fais très bien), je ne me suis pas laissé distraire, et petit à petit j’ai commencé à comprendre. Il voulait simplement me dire que si je pratiquais le Tai Chi dans le but de devenir puissant, de me faire aimer, de devenir quelqu’un de spécial, de différent, alors je ferais mieux de m’en aller et de faire une tasse de thé. Parce que lorsque vous faites une tasse de thé, vous faites simplement une tasse de thé. Les gens ne vous paient pas pour faire une tasse de thé. Ils ne vont pas venir et dépenser 150 livres sterling pour apprendre à faire une tasse de thé. Ils ne vont pas revenir chaque semaine pour deux heures juste pour faire une tasse de thé. De plus, vous le faites souvent pour quelqu’un d’autre, ce n’est pas une grosse affaire. Vous faites juste une tasse de thé. Je commençais à comprendre. Le problème était ma façon de pratiquer le Tai Chi. Cela augmentait mon ego, mon sentiment d’identité, ça ne le diminuait pas. Je réalisais que je me comportais comme si je n’étais pas assez bien. Je devais être bon à quelque chose et j’avais besoin que les gens me voient comme quelqu’un de bon à quelque chose, et j’avais besoin de leur enseigner quelque chose juste pour que je me sente bien avec moi-même.

Geshe m’invitait à m’interroger non seulement sur mes raisons de pratiquer le Tai Chi, mais aussi sur ma façon de le faire. Il m’invitait à pratiquer le Tai Chi comme on fait une tasse de thé. Ce n’est pas un problème. C’est comme les arbres qui se penchent dans le vent, ils le font, simplement. Comme l’herbe qui pousse ou mes poumons qui me font respirer. Une tulipe est-elle paranoïaque parce qu’elle n’est pas une rose ? Un lion peut-il être une chèvre ? Il parlait de Non-Action (Wu – Wei). Une action entreprise sans conscience de soi mais avec conscience. C’est l’essence du Tai Chi. C’est le calme dans le mouvement, l’”œil du cyclone”. Celui qui s’y trouve n’a pas rompu son lien avec l’Univers, il est encore dans le “jardin d’Éden” pour utiliser une métaphore chrétienne.

De nombreuses formes que nous pratiquions par paires avaient également disparu. Je connaissais une autre forme, un autre système complet qui s’en est allé lui aussi. Et beaucoup d’autres choses que j’ai vraiment oubliées maintenant. Elles sont juste parties. J’ai commencé à les tamiser au travers de l’histoire de la tasse de thé, j’ai utilisé celles qui sont restées et abandonné celles qui étaient passées au travers. Le Chuan est devenu très profilé. Il est devenu un doigt très précis qui ne subit ni l’influence de la culture, ni de la forme excessive ni de la mentalité de groupe. Si le Tai Chi ne se trouve pas dans les choses simples, il ne se trouve en nulle part. En faire plus n’est pas nécessairement mieux. Gardez les choses simples, précises et au service du Tao.

CV de Richard Farmer

Fondateur de l’École Rising Dragon Tai Chi (RDTC), RDTC Living, Mouvements de l’Âme, co-fondateur des mouvements de Tai Chi pour le bien-être, praticien en ” guérison Vortex”, et praticien et enseignant en guérison métatronique.

Né le 4 juin 1952.

Méditation

Études : J’ai appris pour la première fois la méditation à l’âge de 13 ans, grâce à un médecin qui m’a aidé à gérer mon asthme. Cela a fonctionné et m’a démontré que nous pouvions nous changer nous-mêmes. A 16 ans, sur l’invitation de mon professeur, j’ai étudié avec Douglas Harding, auteur de “The Headless Society” (“la Société sans tête”) et maître de conscience.

A 25 ans, j’ai commencé la pratique du Tai Chi qui incluait de la méditation avec un Lama tibétain, le vénérable Geshe Damcho. J’ai étudié la méditation Vipassana avec Aachen Sumedho du monastère de Chithurst.

A l’âge de 29 ans, j’ai quitté Londres et ai vécu durant deux ans et demi au Centre Bouddhiste Tibétain de Geshe Damcho. J’y ai entrepris une pratique intensive dans de nombreux domaines de méditation incluant notamment de nombreuses retraites en solitaire, d’une semaine ou plus. Pendant que j’étais à cet endroit, j’ai également étudié avec sa Sainteté le Dalai Lama, Ling Rinpoche, Tsong Rinpoche, Rato Rinpoche et bien d’autres. J’ai poursuivi mon étude de méditation Vipassana avec Munindra et Goenka.

Enseignement : De 1986 à 1989 j’ai travaillé avec Ram Dass dans ses retraites en Europe en offrant des séances très matinales de Tai Chi et des sessions de méditations.
De 1986 à 2006 j’ai mené des méditations et des sessions très matinales dans les retraites européennes de Richard Moss.
De 1986 à 2008 j’ai mené des méditations dans des séminaires au Royaume Uni et en Europe avec Emmanuel et Pat Rodegast.
Je continue à pratiquer et vivre la méditation. Je donne aussi des retraites de méditation qui font partie des stages que je propose à mes étudiants.

Tai Chi Chuan

Études : Dès l’âge de 25 ans, j’ai étudié de manière intensive durant quatre ans à l’Association Britannique de Tai Chi Chuan à Londres. J’en suis devenu le directeur du centre après trois ans et j’y ai enseigné.

En 1979 j’ai fondé l’École Rising Dragon Tai Chi à Bristol à la demande de David et Penny Brohn. J’ai commencé à enseigner à Cardiff et en 1982 j’y ai implanté une école.

En 1988 j’ai remis le centre de Cardiff entre les mains de mes assistants afin de développer une école nationale qui est finalement devenue une organisation avec 1200 étudiants and 22 enseignants au plus fort de son existence. En 1995 ma femme et moi avons développé notre propre centre d’accueil, Poulstone Court, dispensant des cours durant tout l’année. Poulstone Court est également le centre d’accueil de l’école Rising Dragon Tai Chi School, où je donne mes propres retraites de méditation et de Tai Chi.

Influences : Style Cheng Man Ching, avec le Grand Maître Chi Kiang Tao – Président de l’Association Tai Chi Chuan du Taiwan et professeur senior.

Style Yang Family avec le Grand Maître Chu Gin Soon – premier disciple de Mr Yang de la famille Yang.

Style Cheng Man Ching avec le Dr John Kells – premier élève de Dr Chi

Style Wu Family avec Simon Peow – Singapour

Au cours de ces études, j’ai également appris plusieurs exercices de Chi Kung que j’inclus dans ma pratique actuelle d’enseignement.

Autres aspects – Soutien, Mouvements de Tai Chi pour le Bien-Être, Mouvements de l’Âme et Guérison

Vers l’âge de vingt ans, j’ai étudié le soutien par la parole avec Chad Varah, fondateur des Samaritains et de leur premier centre d’assistance par téléphone en matière de prévention du suicide. Je suis ainsi devenu Samaritain.

Durant ces derniers 27 ans, j’ai enseigné le Tai Chi et la méditation en privé ou à des étudiants à l’école de Tai Chi Rising Dragon, les Mouvements de l’Âme et les mouvements de Tai Chi pour le bien-être.

Ces dernières années, j’ai développé les “Mouvements de l’Âme” (www.soulmoves.co.uk) une manière simple pour les gens de bénéficier de l’essence du Tai Chi dans leur quotidien sans avoir à passer par le long apprentissage de la technique du Tai Chi Chuan. Je donne des cours sur des week-ends, des stages sur une année, à Paris, Genève, Oslo, Copenhague, en Slovénie et au Royaume-Uni.

J’ai également fondé les Mouvements de Tai Chi pour le Bien-être (TMW Training – Tai Chi Movements for Wellbeing) avec David Quinn, Docteur en neuropsychologie clinique (www.tmwtraining.com). TMW est une séquence particulière de mouvements, spécialement créée pour promouvoir le bien-être physique et émotionnel.

Avec des origines appartenant à la fois au Tai Chi et au Chi Kung, les séquences TMW distillent des éléments de ces deux arts en une série très simple de mouvements sans formes complexes à apprendre et sans techniques difficiles à maîtriser.

TMW est aujourd’hui reconnue par “Skills Active” et collabore avec des formations libres, avec le Gouvernement Gallois, avec l’Unité de lésion cérébrale de Hereford, et bien d’autres encore.

J’ai utilisé les exercices de Tai Chi/Chi Kung pour aider des malades dans ces différents lieux :

  • Collège des Aveugles de Hereford
  • Société pour le Parkinson de Hereford
  • Société pour la sclérose en plaque de Hereford
  • Centre d’aide du Cancer à Bristol (pour l’équipe soignante et pour les patients)
  • Centre d’affaires de l’Université de Bath
  • The Haven for Breast Cancer London & Hereford
  • Séminaires journaliers pour “Health Creation”
  • J’ai écrit de nombreux article au sujet du Tai Chi Chuan, ainsi que trois brochures pour les étudiants de l’école de Tai Chi Rising Dragon.

J’ai fait quatre DVDs de Tai Chi et d’exercices de Tai Chi ainsi que deux CDs de méditations.

J’ai participé à des documentaires et des interviews pour des radios et télévisions telles que HTV, BBC1 and BBC Radio Wales etc.

Je suis actuellement occupé à la relecture finale d’un livre intitulé “Mouvements de l’Âme” qui relate le voyage d’éveil au travers des chemins du Tai Chi et de la méditation et l’intégration de tout cela dans la vie quotidienne.

J’ai reçu une formation dans les techniques de soins actuelles dans l’ordre suivant :

  • La Technique Métamorphique
  • Reiki Usui I et II
  • J’ai développé mes propres techniques de soin (guérison par le Toucher)
  • Je me forme actuellement intensivement à la Guérison “Vortex” et j’ai déjà accompli 8 des 9 niveaux de formation.
  • J’ai achevé les 5 niveaux de la guérison métatronique et ai reçu la transmission du Maître, étant ainsi une des deux seules personnes ayant la permission d’enseigner cette guérison aux autres.

Durant les trente dernières années, j’ai eu une large et profonde expérience en méditation et en Tai Chi en tant qu’étudiant, enseignant et directeur administratif. Je partage cette expérience et j’en distille une forme par laquelle j’offre le véritable cœur, la véritable essence de ces chemins, les rendant immédiatement accessibles et pertinents.

Mon Voyage Personnel – des rencontres en chemin

Lorsque j’étais à l’école, j’avais un “enseignant mentor” qui s’appelait Peter Hill. Un homme très sage et passionné de yoga. Il était yogi à sa manière et pour ceux qui étaient d’accord de l’écouter, il les guidait, parfois de manière très subtile, vers des choses qui pouvaient avoir des retombées profondes. Quand j’ai eu 12 ans, il m’a présenté à un ami médecin qui m’a aidé à gérer mon asthme en m’apprenant l’auto hypnose. C’était véritablement de la méditation et cela m’a montré que je pouvais avoir un impact sur ma vie, que je n’étais pas juste une victime. A l’âge de 16 ans, il m’a présenté à Douglas Harding, un maître spirituel et auteur d’un livre et d’une méthode appelée “The Headless Way”. Une rencontre à nouveau très riche et très profonde qui, à raison d’une soirée par semaine, a ouvert mon esprit à une plus large compréhension de l’Être et de la vraie nature. Ces graines semées à l’école ont germé lorsque j’ai commencé le Tai Chi en 1977.

Cela a commencé avec mon oncle Clifford qui m’avait demandé “Quel est ton fil conducteur, ton moteur, Richard ? ” Il m’avait posé cette question à un moment difficile, au début de ma vingtaine. J’avais perdu mon chemin, j’avais le cœur brisé. Je savais qu’il fallait que je prenne soin de moi et que je trouve ma voie. J’aurais pu commencer n’importe où, mais un jour je suis tombé sur un ami qui se mouvait doucement, avec grâce et fluidité ; un contraste énorme avec mon style de vie rock and roll ! J’ai eu la révélation et su qu’il me fallait explorer ce mouvement lent et gracieux. Ainsi, après quelques semaines, je me suis retrouvé à l’Association Britannique de Tai Chi Chuan à Londres et cela m’a captivé. Les toxines s’en allaient de mes pieds et de mon cœur au fur et à mesure que je me recentrais sur l’unité et sur la vérité de mon être. La réponse à la question de mon oncle était : les gens ! Je veux aider les gens. Pour les aider, il fallait d’abord que je m’aide moi-même et pour ce faire, il me fallait trouver une méthode qui non seulement me permette de rester en pleine forme mais qui me donne également la compréhension de qui j’étais vraiment et de comment vivre avec tout cela. Comment être la tranquillité dans le cœur de l’action. Comment être l’œil de l’ouragan. Comment véritablement vivre sa vie plutôt que de simplement survivre. J’ai ainsi pris ma vie en mains et je suis devenu l’apprenti de mon maître en laissant tomber tout le reste et en me consacrant entièrement au Tai Chi Chuan. En l’espace de deux ans je suis devenu assistant ; avec la permission de mon maître, j’ai commencé à donner des cours et j’ai finalement ouvert ma propre école à Bristol et à Cardiff, l’école “Rising Dragon Tai Chi”.

Ayant trouvé mon chemin spirituel dans la méthode de Tai Chi, il était important pour moi de rencontrer le maître de mon premier maître de Tai Chi. Ça n’était plus qu’une question de temps avant que je 3 n’entreprenne le voyage du retour vers la source. Il fallait que je le fasse afin de clarifier la véritable essence de cette voie.

Toucher Dr Chi, le rencontrer physiquement, a changé ma vie et lui a donné une nouvelle orientation en direction de cette essence que je recherchais. Lors de notre première rencontre, il y a eu un moment où, après de nombreux tests, il m’a dit “Je vais t’apprendre tous les secrets que tu veux, la seule chose que tu as à faire c’est de demander.” J’ai demandé un Tai Chi spirituel et il m’a donné le premier des quatre principes qui m’ont mis sur la voie de ce type de Tai Chi.

J’ai également eu un maître de méditation tibétain du nom de Geshe Damcho, qui m’a donné l’enseignement de la “tasse de thé” que vous trouvez en lien dans la partie droite de l’écran. La lignée de transmission se transmettant de maître à élève et d’élève à maître, il m’a ainsi encouragé à me mettre en lien avec ses propres maîtres. Lorsque je vivais au centre bouddhiste, plusieurs maîtres étaient venus me transmettre leur savoir, mais un profond changement est apparu lors de ma rencontre avec le maître de Geshe. Je me souviens avoir croisé le regard de Tsong Rinpoche et avoir ressenti bien plus qu’un simple regard. Cela m’a permis de sentir qui j’étais vraiment : espace et conscience, bien plus que pensée et identité.

Une autre influence très marquante a été Ram Dass. Avec Timothy Leary, ils ont été tous deux d’une importance essentielle dans les années 60. Ram Dass est devenu le père spirituel de nombreux jeunes gens à cette époque. Il a ouvert mon cœur et m’a montré le caractère personnel de la spiritualité et de la compréhension de la compassion. Il a également ouvert mon cœur à son maître, Neem Karoli Baba. Mes horizons spirituels se sont élargis grâce à eux deux, ils m’ont apporté une ouverture à d’autres pratiques et chemins spirituels. J’ai travaillé avec Ram Dass dans ses retraites en Europe durant de nombreuses années, enseignant Tai Chi et mouvements le matin. Cela a été un profond enseignement.

Richard Moss, un autre ami et guide sur mon chemin, aurait tant souhaité que je rencontre son maître, Franklyn Merrell Wolff, mais il n’était malheureusement plus en vie. Richard a fait une chose extraordinaire en m’emmenant vers les terres que son maître avait habitées, les régions sauvages de la Grande Sierra, la Sierra Nevada. Et là, dans cette vaste étendue de nature, quelque chose s’est passé dans mon Être. J’étais assis sur une pierre, dans un espace géographique très vaste, en simple relaxation. Les couches de mon identité ont commencé à se relâcher, à se libérer les unes après les autres pour ne laisser plus que l’essence de mon Être.

J’ai travaillé avec Richard pendant près de vingt ans, habituellement lors d’une retraite estivale de dix jours dans le sud de la France. J’ai mené de nombreuses séances en matinée pour ancrer les participants et pour les défier physiquement de différentes façons. L’une d’elle était le “pavillon de vapeur”. Dans le noir le plus complet, dans une chaleur suffocante et dans un espace très restreint, j’ai appris à les guider depuis le cœur et à les aider à voir qu’ils sont plus, bien plus, que ce qu’ils croyaient pouvoir être. Bien plus forts, bien plus sages, et bien plus compatissants qu’ils ne l’imaginaient. Là, dans le noir et la sueur, puis dans l’aube naissante, la nouvelle journée, une nouvelle vie était née. C’était extraordinaire.

également eu des maîtres qui étaient des anges. L’un d’eux, Emmanuel, m’est apparu grâce à mon lien avec Ram Dass. Lorsque les gens ont demandé à Emmanuel qui il était, il leur a répondu “Je suis vous sans votre corps”. Si on lui posait la question de savoir qui nous sommes vraiment, Emmanuel répondrait, “Vous êtes un ange”.

Emmanuel a eu une grande importance tant en me connectant avec le divin naturel qu’en m’aidant à devenir plus incarné, ce qui est assez drôle quand on y pense. La première fois que j’ai eu une connexion avec Emmanuel par le biais de son canal, Pat Rodegast (aujourd’hui décédé), la puissance de son être, lorsqu’il est arrivé, m’a littéralement laissé sans voix et à partir de ce moment j’ai su que ce n’était pas seulement le “soi-supérieur”, la sagesse de Pat, mais qu’il y avait quelqu’un d’autre. Il ne servait pas à grand-chose de se retrouver sans voix quand vous étiez supposés mener une méditation ou prendre des questions “concrètes” et les relayer à Pat qui se mettait ensuite en lien avec Emmanuel ! Il était inutile de ne pas y être impliqué complètement ; j’ai alors dû me replacer dans mon corps, m’enraciner, être présent dans cet espace. Vraiment de grande valeur. J’ai cheminé avec Emmanuel pendant près de vingt ans et aujourd’hui encore, il vient parfois me trouver.

Toutes ces expériences m’ont permis de développer une méthode qui utilise ce que j’appelle les Quatre Axes pour explorer et incarner les Quatre Principes. J’ai débuté, comme je l’ai dit auparavant, avec le Tai Chi et j’ai créé l’école Rising Dragon Tai Chi ; les Mouvements de l’Âme ont suivi en ouvrant ces Quatre Principes au travers des Quatre Axes ; et finalement sont arrivés les Mouvements de Tai Chi pour le Bien-être (MTB ou TMW Training Tai Chi Movements for Wellbeing) qui permettent à tout un chacun d’apporter les principes et les axes au sein d’un groupe au travers de simples mouvements et gestes de Tai Chi. Tout cela se réunit sous ce que je nomme “Embodied Learning”, un apprentissage “incarné”, un apprentissage “dans le corps et avec le corps”.

Un des quatre axes, la guérison, a eu une importance particulière pour moi. Elle m’a été magnifiquement démontrée par une femme qui, à l’approche de ma trentaine, m’a guéri des quatre formes de malaria dont je souffrais depuis l’âge de quatre ans.

On m’avait conseillé de lui téléphoner. Lorsqu’elle a décroché, elle m’a dit “attendez une minute”. Quand elle est revenue, elle m’a dit que nous nous en étions débarrassés de trois. Lorsque j’ai rappelé quelques semaines plus tard, elle en a fait de même avec la quatrième partie et je n’en ai plus jamais eu depuis. Quand je lui ai demandé comment elle s’y était prise, elle m’a simplement répondu qu’elle m’avait mis dans l’Amour de Dieu.

Pour être entier nous avons besoin d’aide, oui, nous avons besoin de la puissance de la Présence afin de pouvoir prendre les responsabilités pour avancer sur notre chemin. Nous avons également besoin de la Grâce, du pouvoir du mystère et du divin qui peuvent, une fois sur votre chemin, vous faire économiser le travail de toute une vie. J’ai assisté à de nombreux miracles étonnants qui se sont produits pour moi ou pour d’autres. J’ai commencé à travailler en guérison avec les techniques métamorphiques, le Reiki et ma propre méthode : le toucher de guérison. Mais les deux plus puissants chemins de guérison que j’aie découverts et pratiqués sont assurément les guérisons “Vortex” (“Vortex Healing”) et les guérisons métatroniques (“Metatronic Healing”).

La guérison “Vortex” a été fondée par Ric Weinman, un “cartographe de la réalité” plutôt renommé et un “traceur” des chemins de la maladie dans le corps. J’ai réalisé à cette époque que nous n’avons de l’emprise que sur ce dont nous sommes conscients et que nous sommes en réalité dirigés par notre inconscient. J’ai commencé à réfléchir à une manière de libérer ces blessures inconscientes et après un long chemin de recherche de techniques ou d’outils de guérison, j’ai découvert la guérison métatronique fondée par Pippa Merrivale. Une des promesses ou des dons de la guérison métatronique et de “faire remonter en surface l’histoire inconsciente, le conditionnement, la blessure qui nous régit à partir de la mémoire cellulaire de notre corps”. C’est prodigieux. De nombreuses influences que j’ai décrites auparavant se retrouvent au travers de la guérison métatronique. Celle-ci est la forme, la méthode soignante d’un autre ange, l’archange Métatron, décrit comme l’ange de la Divine Présence. Il représente pour moi un ami spirituel intime qui accomplit chaque jour sa promesse de soigner en faisant remonter en surface les blessures cachées dans les endroits le plus profonds de notre mémoire cellulaire et en nous aidant à retrouver notre nature divine par l’ouverture du centre de notre cœur. Cela se produit quand je m’assieds, quand j’offre une guérison métatronique à quelqu’un dans ma pratique de soin, quand je dispense mes cours de guérison métatronique. C’est un cadeau inestimable.

Et ainsi le chemin se poursuit. Chaque rencontre me touche, approfondit mes connaissances, montre une autre facette et m’invite à aller plus loin. Il s’agit d’une ancienne tradition et elle permet à la personne “en quête”, de trouver son propre chemin au fur et à mesure qu’elle reçoit des influences, des informations et des ouvertures de la part de son guide ou de son enseignant. Que cela prenne un jour, un an ou toute une vie, il y a toujours un approfondissement de la compréhension au fur et à mesure de l’avancée. Le voyage complet est un magnifique tissage fait de relation et de communication.

Le chemin vers la source est en fin de compte un voyage que l’on fait avec soi-même, pour que la source ne se retrouve pas à l’extérieur de nous ou en quelqu’un d’autre, mais qu’elle repose bien en nous, au creux de notre cœur.

Je suis impatient de découvrir tout cela avec vous.