(The Four Principles)
Pensez à un moment où vous avez admiré un magnifique coucher de soleil, où vous avez fait quelque chose de bien qui en valait vraiment la peine ; repensez à ce que vous avez ressenti, aux qualités qui étaient présentes en vous. Vous allez vous rendre compte que vous étiez présent et dans votre corps, qu’il y avait un sentiment d’aisance, ou de libération, et de relaxation. Un sentiment de connectivité et de bien-être. Vous remarquerez qu’à ce moment-là, il aurait été vraiment difficile d’être destructeur ou méchant, en fait il aurait été tout à fait naturel d’être généreux et gentil.
C’est votre vraie nature.
Et voici les principes :
- Nous sommes présents et incarnés
- Nous sommes détendus et doux
- Nous sommes compatissants et en lien avec l’essence de notre cœur
- Lorsque ces trois qualités sont présentes, toute action qui vient de notre corps, discours ou mental, vient de notre vraie nature, il s’agit d’une action naturelle. Une qui est vraie pour nous et pour notre nature divine.
Il s’agit de quelque chose qui se passe en nous chaque jour en quelque sorte.
Mais que se passe-t-il lorsque nous nous retrouvons dans une situation où nous sommes déconnectés de nous-mêmes, pris par l’histoire et l’habitude ? Que se passe-t-il lorsque nous sommes isolés par la tension et l’inquiétude ? Que se passe-t-il lorsque nous nous sommes perdus ? Si nous pouvons nous souvenir de ces qualités dans ces moments, alors, d’une certaine façon, nous sommes de retour dans cet endroit sain, dans cet endroit de loin le plus créatif, flexible et compatissant en nous-mêmes. C’est le cadeau des Principes – ils nous rendent à nous-mêmes.
Le Premier Principe
Le Premier Principe est d’être présent. Sans cela il est impossible de commencer. C’est seulement lorsque nous entrons dans le moment, quand nous nous réveillons de notre rêve, de l’habitude et de l’histoire, que nous avons un choix pour quelque chose de nouveau. Nous devons le prendre personnellement et l’ancrer en étant présent dans notre corps. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons observer combien nous sommes peu alignés avec nous-même et choisir quelque chose de différent.
Le corps est un miroir et lorsque nous sommes déprimés, nous nous effondrons et perdons notre équilibre. Lorsque nous sommes effrayés, nous devenons rigides et nous perdons notre équilibre. Lorsque nous nous rendons présents, nous pouvons voir ce déséquilibre, et donc amener du calme en nous pour nous retrouver dans un endroit plus sain, présent, équilibré et incarné.
Le Deuxième Principe
Si la présence incarnée est l’essence du Premier Principe, la capacité de relâcher nos muscles et de dérider notre mental, notre cerveau, est l’essence du Second Principe.
La relaxation, d’une certaine façon, est la manifestation du Second Principe dans nos corps : le corps de la forme physique et le corps du mental, du cerveau. Toute tension musculaire qui est le résultat de la création d’une armure de protection ou de besoins de résistance peut être autorisée à se relâcher. Et ainsi, la pratique du “déridage” du mental, libérant la dynamique de tension dans la tête, sur le front, le visage et finalement la tension du cerveau peut également se relâcher.
Le Troisième Principe
L’essence du Troisième Principe est de vous placer dans la zone du centre de votre cœur et d’agir à partir de là. Engagez votre cœur.
Nous sommes remplis de cœur, nous ne le reconnaissons simplement pas. A de nombreuses reprises, lorsque nous traversons notre journée, nous exprimons nos cœurs par un sentiment de reconnaissance et d’appréciation. Et pourquoi ne pas commencer à reconnaître lorsque vous appréciez quelque chose, une couleur, un bon moment de conduite, un son ou une vue ? Prendre un moment pour être reconnaissant sur notre chemin nous menant travail en train, en voiture ; prendre un moment pour être reconnaissant des moments de vie, de la présence de votre famille et de vos amis, du soutien de vos collègues de travail. Asseyez-vous, respirez dans votre cœur, soyez reconnaissants avec votre coeur et appréciez ces moments. Vous allez être surpris !
Pouvez-vous ouvrir votre cœur à quelqu’un pour qui vous avez des sentiments négatifs, qu’ils soient fondés ou non ? Souvenez-vous que nous faisons tous de notre mieux. A qui fermez-vous votre cœur ? Souvenez-vous que lorsque vous fermez votre cœur à quelqu’un, c’est à vous que vous le fermez. Pouvez-vous aller dans votre cœur en présence de cette personne ? Pouvez-vous simplement laisser ces pensées monter en vous et sentir votre cœur se contracter, puis pouvez-vous le laisser s’adoucir ? Regardez ce qui se passe quand vous faites cela. Vous allez vous rendre compte que cet acte d’adoucissement, d’ouverture est un pardon sans parole, ou en tous cas le début d’un pardon. Pouvez-vous au moins ouvrir votre cœur à vous-même, en leur présence, même si vous ne pouvez pas l’ouvrir à eux personnellement ? C’est un début. Souvenez-vous que vos blessures vont continuer à vous suivre partout, jusqu’au moment où vous pouvez remercier, bénir quelqu’un pour votre blessure.
- Qui êtes-vous vraiment ?
- Quelle est votre essence ?
- Quel est votre don, votre cadeau ?
- Qu’êtes-vous venu partager avec le monde ?
- Où votre cœur chante-t-il ?
Nous sommes comme un diamant à plusieurs facettes. Nous sommes de nombreuses choses et la question ” Quelle est mon essence ? ” est difficile à répondre. Dans de nombreuses traditions, lorsqu’on demande ” Où est votre essence ? “, les gens montrent leur cœur. En faisant attention, en partant de l’espace physique du cœur, aux qualités que l’on trouve au fur et à mesure que nous avançons, nous pouvons commencer à connaître quelque chose de ce diamant.
Le Quatrième Principe
Toute action qui émerge des trois premiers principes et le quatrième principe. Il s’agit du mouvement authentique du corps, du discours ou du mental. Il s’agit du Tao ou du Mystère qui se manifeste à travers l’individu. Un Être d’une Présence de Cœur.
Emmanuel m’a dit en signant son livre, “aucune préméditation ou prévoyance n’est requise, vous devez vivre ? ” Pouvez-vous l’imaginer ? Mais qui a une telle vie ? Si mes actions naissent des névroses, de l’ignorance ou de la réactivité, bien que ce soit un mouvement naturel qui m’appartienne, cela ne provient pas de ma vraie nature. Il y a d’abord les trois qualités d’une vraie nature – se rendre présent, s’adoucir/s’assouplir, avoir du cœur – et de ces trois peut naître une action naturelle – il s’agit du quatrième principe. A partir de là il m’est possible de vivre ma vérité, mon essence.
Avec ce quatrième principe, nous ne nous abandonnons pas à une autorité extérieure – nous nous écoutons de l’intérieur. Il y a un dicton qui dit “L’homme ou la femme du Tao n’a besoin d’aucune règle”. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que si nous avons besoin de règles pour vivre notre vie, nous ne nous écoutons pas de l’intérieur. Nous écoutons une autorité extérieure. Et en agissant ainsi, nous suivons sans connaissance. Mais nous permettre de toucher aux qualités des principes nous mène à l’unité, à l’authenticité et de là, dans cette optique, nous avons la sensation d’agir d’une façon particulière. Il s’agit là d’un mouvement authentique puisqu’il vient du plus profond de notre être, de la source divine qui est en nous, et ainsi ce mouvement est touché par cette qualité.
Lorsque Gandhi disait “Je m’engage envers la Vérité et non la cohérence”, il avait compris que dans le moment, une vérité est vue comme une fraîcheur, une nouveauté. Quand on voit cela comme quelque chose de nouveau, sans insister sur le comment ça avait l’habitude d’être avant, cela peut avoir l’air identique ou alors, cela peut sembler différent cette fois-ci, en raison d’une autre forme de présence à soi. Si mon engagement est tourné vers la vérité, à ce moment je peux bien être en accord avec le passé, mais pas parce que je fais la même chose. J’écoute, et je m’engage vers la vérité.
Voilà ce qu’est le quatrième principe, son naturel, sa complète innocence, son modèle, tout ce qui permet de se mettre en mouvement de cette façon. Dans notre essence, nous aussi sommes pareils.
